Mildiou

Le mildiou est une des principales maladies de la vigne. Il est dû à Plasmopara viticola, une algue brune.

Quels dégâts sur ma vigne ?

Le mildiou peut occasionner des pertes variables, à la fois quantitatives et qualitatives, selon la climatologie de l’année.

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La destruction des feuilles par le mildiou gène la photosynthèse, donc la maturation des grappes et la mise en réserve du cep.

Les attaques sur grappes entraînent une baise de rendement.

Au niveau qualitatif, une étude de l’IFV a montré que le rot brun sur grappe est acceptable jusqu’à 10% de baies atteintes, au delà, il donne au vin des goûts désagréables et végétaux.

Quels sont les symptômes ?

Tous les organes verts de la vigne peuvent être atteints.

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Sur feuilles, deux types de symptômes peuvent être observés en fonction de la période de l’année et/ou de l’âge de la feuille :

  • Des taches d’huile : ce sont des décolorations jaunâtres circulaires sur la face supérieure des feuilles, avec sur la face inférieure, des fructifications blanchâtres (plutôt sur jeunes feuilles). Ces taches peuvent être confondues avec d’autres décolorations liées à des phytotoxicités, des taches d’oïdium, des piqûres de thrips, des dégâts d’escargots… Pour avoir confirmation que la tache est bien due au mildiou, mettre la feuille suspecte dans un sac plastique fermé avec un coton humide au minimum une nuit à 20°C. Si des fructifications blanches apparaissent en dessous de la feuille : il s’agit bien du mildiou. Ces taches peuvent couvrir la quasi-totalité des feuilles et entraîner leur dessèchement.
  • Du mildiou mosaïque : ce sont des taches plus petites, de forme polygonale, limitées par les nervures (plutôt sur les feuilles âgées).

Sur grappes, trois types de symptômes peuvent être également observés selon le stade de développement de la grappe :

  • Avant floraison, les inflorescences prennent une coloration brun-rougeâtre et se déforment en crosse. Elles peuvent se dessécher et tomber.
  • Rot gris sur inflorescences : les boutons floraux et jeunes baies (jusqu’au stade 2-3 mm) se couvrent d’efflorescences blanches (aspect sel fin).
  • Rot brun sur grappes : le mycélium envahit les baies par l’intermédiaire du pédoncule. Les baies ainsi atteintes brunissent avec présence de dépression en « coup de pouce ». Le rot brun peut se confondre avec des coups de soleil. Ces derniers se remarquent toutefois toujours du même côté des baies et les pédoncules ne sont pas affectés. La fin de sensibilité des baies au rot brun est atteinte quand la baie est vérée.

A noter ; localement, les grappes peuvent être directement touchées avec très peu de symptômes sur feuilles. Certains cépages présentant des résistances partielles au mildiou, peuvent exprimer des symptômes au facies différent.

Éléments de biologie

La biologie et le cycle de développement du mildiou dépendent étroitement des conditions climatiques.

Ainsi, les 1ères contaminations se font par les œufs d’hiver, puis des repiquages peuvent avoir lieu tout au long de la saison, selon la climatologie.

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Le mildiou se conserve en hiver sous forme d’œufs (oospores), présents dans les feuilles atteintes à l’automne de mildiou « mosaïque ». La qualité de conservation de ces œufs dépend de la pluie et des températures : plus l’hiver est doux et humide, plus le potentiel d’attaque est important au printemps. Dans notre contexte méditerranéen, la climatologie hivernale n’est jamais un facteur limitant. Les œufs d’hiver sont toujours mûrs en plus ou moins grande proportion dés le 1er avril. Ces œufs d’hiver sont capables par ailleurs de se conserver pendant au moins 5 ans dans les sols viticoles.

Pour que les 1ères contaminations aient lieu à partir des œufs d’hiver (contaminations primaires), il faut conjointement :

  • la présence d’organes verts (dès le stade pointe verte, semis de pépins compris),
  • la présence de flaques d’eau,
  • une température d’au moins 10°C.

Les œufs d’hiver libèrent alors des macroconidies contenant des zoospores qui contaminent les organes verts présents dans la flaque ou à proximité des éclaboussures. Après un délai variable, de 10 à 20 jours selon la température, les 1ères taches d’huile apparaissent sur le feuillage. Ces taches fructifient en émettant une «poussière blanche» sous la feuille : ce sont des arbres à conidies qui contiennent des spores.

Ces spores sont ensuite détachées par le vent ou la pluie et peuvent aller contaminer un autre organe s’il est humecté pendant au moins 2 heures : ce sont les contaminations secondaires ou repiquages.

Par la suite, il suffit d’une température de plus de 11°C (optimum 19 à 25°C), et de quelques millimètres de pluie pour déclencher ces repiquages. De fortes hygrométries (rosées, brouillards…) sont également suffisantes pour permettre ces repiquages dans les parcelles où la maladie est déjà présente.

Les organes gorgés d’eau, de sucres et d’azote, en phase de croissance, sont particulièrement Les jeunes feuilles et inflorescences sont donc particulièrement sensibles. Les plantiers sont sensibles tout au long de la saison. Les vignes vigoureuses sont également sensibles car elles poussent tout au long de la saison. Les feuilles adultes sont moins sensibles aux contaminations.

Des contaminations primaires peuvent avoir lieu tout au long de la période végétative de la vigne.

Actuellement toutes les variétés cultivées de vigne sont plus ou moins sensibles au mildiou.

Comment protéger ma vigne ?

La stratégie dépend de la sensibilité et de l’historique de la parcelle, ainsi que de la climatologie de l’année. Se référer aux bulletins d’avertissement pour adapter sa protection (Bulletin Info Viti Oeno 13).

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En sortie d’hiver, la notion de risque est renseignée par la modélisation donnée dans les bulletins d’avertissement (dont le Bulletin Info Viti Oeno 13).

Le 1er traitement n’est pas lié à la phénologie de la vigne, mais à ce risque donné par la modélisation mais aussi à la détection des foyers primaires.

Par la suite, La protection est essentiellement préventive. les traitements sont à positionner en fonction : des prévisions météo, des symptômes présents dans le vignoble, du niveau de pression indiqué par la modélisation, du type de produit utilisé lors de dernier traitement (rémanence, lessivage, pousse végétative…).

La période floraison-nouaison est une période particulièrement à risque : les grappes sont très sensibles

Passée la véraison, le risque d’attaque sur grappes devient nul. Il n’en est pas de même pour le feuillage. Celui-ci peut parfois nécessiter un renouvellement de la protection avec un produit cuprique pour éviter des défoliations. Ce (ou ces) derniers traitements se fera en fonction de la pluie et respectera les délais avant récole. Une intervention cuprique après vendanges n’est pas justifiée.

Attention : il existe des souches de mildiou résistantes à certains fongicides appartenant à diverses familles chimiques. Il est donc conseillé d’alterner le fongicide possédant des modes d’action différents et de limiter le nombre d’interventions par famille. Pour cela, consulter la note nationale publiée chaque année : http://www.ecophytopic.fr/tr/surveillance/outils-de-surveillance/les-notes-nationales

Prophylaxie

  • Arracher les vignes abandonnées, sources d’inoculum.
  • Eviter la formation de mouillères dans les parcelles, en drainant  les rangs
  • Eviter les un porte-greffes trop vigoureux.
  • Limiter la vigueur de la vigne (fertilisation, matériel végétal, enherbement)
  • Améliorer au maximum l’aération de la végétation afin d’en diminuer l’humidité.
  • Supprimer la végétation prés du sol : épamprages et relevages précoces, Eviter de labourer en période de risques,
  • Eliminer l’inoculum sur jeunes feuilles par un écimage
  • Mettre en œuvre toutes les autres mesures permettant d’éviter un entassement du feuillage : taille, ébourgeonnage.
  • Eliminer les feuilles mortes à l’automne en veillant à les incorporer au sol tôt en saison afin de limiter au maximum la conservation des oospores, source d’inoculum primaire lors de la saison prochaine.

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Photo d'en-tête : © CA13