Excoriose
L’excoriose est une maladie due à un champignon : Phomopsis viticola. Les dégâts préjudiciables sont plutôt rares, hormis certaines années où les conditions climatiques du débourrement peuvent être favorables.
Quels dégâts sur ma vigne ?
Les rameaux atteints d’excoriose fragilisés peuvent casser, ce qui peut provoquer des pertes de récolte, notamment sur les tailles courtes à 2 yeux. L’excoriose engendre des difficultés de taille supplémentaires l’année suivante ainsi qu’un affaiblissement des souches.
Quels sont les symptômes ?
L’excoriose peut affecter tous les organes herbacés de la vigne.
- Rameaux : des taches ponctiformes ou allongées de couleur noire se développent au printemps sur les 3 premiers entre-noeuds en général. Ces taches vont évoluer en été vers des nécroses brunâtres, des croutes noires ou des lésions étendues, brun-marron présentant des stries perpendiculaires d’aspect liégeux (faciès « tablettes de chocolat »). Ces nécroses restent ensuite visibles sur les rameaux aoûtés. Dans le cas d’attaque sévère de la base du rameau, un étranglement au niveau de l’insertion du bois de 2 ans est possible. Des blanchiments ponctués de petites taches noires sont parfois observés sur les premiers entre-coeurs d’un rameau atteint. Le printemps suivant, au moment du débourrement, certains rameaux peuvent même avorter.
- Feuilles (cas de fortes attaques) : les feuilles peuvent présenter des taches rondes, jaunes à la périphérie et noires au centre. Les feuilles tachées sont souvent plus ou moins déformées et semblent avoir été criblées de plomb, le limbe peut tomber, avec le pétiole qui reste en place.
- Les baies de raisin peuvent également être atteintes. Dans ce cas, elles brunissent et flétrissent progressivement
Éléments de biologie
Le développement de la maladie est lié à la fois aux conditions climatiques, à l’inoculum présent sur les bois, ainsi qu’au stade phénologique de la vigne.
Il hiverne sous forme de mycélium dans les bourgeons dormants et sous forme de pycnides sur les coursons. Lorsque le temps est humide, les pycnides libèrent des spores. Ces spores, incluses dans un gel appelé cirrhe, sont ensuite disséminées par les pluies. Elles ne peuvent contaminer que les très jeunes pousses situées à proximité immédiate.
Les conditions nécessaires aux contaminations printanières sont :
- une vigne réceptive : à partir du stade « éclatement des bourgeons » (stade D) et jusqu’au stade « 2-3 feuilles étalées » (stade E).
- la présence de symptômes sur la parcelle
- une pluie pour disséminer les spores et températures (8 à 10°C minimum) et humectation suffisante (minimum 12 heures) pour qu’il y ait germination.
Comment protéger ma vigne ?
La lutte contre l’excoriose au vignoble dépend de l’historique de la parcelle et de la sensibilité de la parcelle.
Les traitements, s’ils sont nécessaires, sont à réaliser de manière préventive pendant la phase de sensibilité de la vigne, entre le stade D et E. Si des symptômes sont observés à la taille sur rameaux, il sera nécessaire d’envisager une protection, à moins que les prévisions météorologiques ne garantissent un temps très sec. Se référer aux bulletins d’avertissement pour choisir une stratégie (Bulletin Info Viti Oeno 13).
Prophylaxie
- Utiliser des greffons exempts de la maladie
- Choisir des bois sains à la taille
- Eliminer au moment de la taille les rameaux atteints et les évacuer de la parcelle ou les brûler
- Contrôler la vigueur de la vigne (enherbement, fertilisation azotée…) pour ne pas favoriser le développement de la maladie
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Ana Chavarri