Esca et Black Dead Arm
Quels sont les symptômes ?
- Feuilles : les symptômes foliaires sont caractéristiques de la forme dite lente. Les feuilles ont des petites taches jaunes sur cépages blancs, et rouges sur cépages noirs entre les nervures, qui s’agrandissent et fusionnent pour former de plus grandes plages et évoluent vers un dessèchement. A la différence du BDA, on peut observer, systématiquement, un liseré jaune entre tissus nécrotiques et tissus sains. Comme pour l’eutypiose, les symptômes foliaires peuvent apparaître ou non d’une année à l’autre. Ils peuvent apparaître dès le mois de juin et sont en général facilement identifiables en juillet.
- Grappes (forme lente) : sur les baies, des points noirs aux contours violacés sont observés. Les grappes se dessèchent, avec de la coulure et millerandage
- Forme apoplectique : c’est la forme rapide, sévère caractérisée par un dessèchement en quelques heures ou quelques jours de tout ou partie du cep. On peut confondre ces symptômes à ceux liés à une alimentation hydrique interrompue (pourridié) ou diminuée (folletage, étranglement du tronc).
- Bois : sur bois, l’Esca se repère par des nécroses (zones de tissus morts) sectorielles ou centrales présentant une zone claire et tendre (amadou) entourée d’une zone brune ou brun rose. sous l’écorce, une bande brune peut être observée pouvant aller jusqu’au porte-greffe. Les souches touchées par le BDA présentent sur bois, une bande externe de couleur jaune à orange visible après enlèvement de l’écorce.
Éléments de biologie
Plusieurs champignons sont impliqués dans ces maladies très complexes.
- Esca : plusieurs champignons (Phaemomoniella chlamydospora, Phaeocremonium aleophilum, Formitiporia mediterranea, Eutypa lata et Stereum hirsutum) dégradent de façon complémentaire le bois pour aboutir au faciès “amadou” et au déclin de la souche pouvant aller jusqu’à l’apoplexie.
- BDA : la biologie des champignons de la famille des Botryosphaeriacées, Botryosphaeria obtusa, B. parva, B. stevensi et B. dothidea associés au Black Dead Arm est mal connue
La forme lente est favorisée par un été doux et pluvieux. La forme rapide est favorisée par une période chaude et sèche, suivie d’une période pluvieux
L’observation des symptômes fin août permet de connaître l’étendue de la maladie.
Comment protéger ma vigne ?
A ce jour, il n’existe pas de méthode de lutte chimique ou biologique validée au vignoble.
Le seul produit homologué était l’arsénite de sodium. Il a été interdit depuis novembre 2001, en raison de ses effets cancérigènes et toxiques sur la santé humaine.
Prophylaxie
La prophylaxie est la seule méthode de lutte efficace. Il est important de la mettre en place dès à présent afin de diminuer la quantité d’inoculum et les risques de contamination :
dès la plantation, vérifier la solidité du point de greffe sur les jeunes plants
réaliser l’épamprage à l’aide d’un sécateur et non pas à la main afin d’éviter les grosses plaies et la nécrose des tissus
éliminer et brûler les tas de souches et partie de souches mortes
éviter si possible les tailles en Guyot à grosses plaies de taille
restaurer les pieds malades, recépage ou reformation : au moment de la taille d’un cep atteint, couper le tronc ou le bras à un niveau suffisamment bas pour que les symptômes de nécrose ne soient plus visibles. Tout de suite après la coupe, il faut protéger la section coupée pour éviter une éventuelle contamination.
Une étude a montré l’inefficacité de la taille tardive réalisée en période de pleurs à l’égard de l’Esca et du BDA. Malgré la protection hivernale assurée par les sarments et la protection mécanique des pleurs, ces champignons possèderaient la capacité de pénétrer par les plaies de taille après la période de pleurs ou l’aptitude à contaminer d’autres plaies réalisées lors des opérations en vert (épamprage ou ébourgeonnage). La taille tardive s’avère par contre une méthode prophylactique très efficace dans la lutte contre l’eutypiose.